Enveloppé dans les draps de la nuit, le poète s’éveille dans un songe mystérieux,
La texture de son rêve, si fragile, est commel un fil de soie qu’il ne faut pas casser,
Dans ce pré existant diurne, il est ce cri de naissance arraché aux lèvres de Dieu,
Un ciel se confondant aux miroirs de la vie, son ombre suit l’écho de ses pensées .
Qu’il avance donc, sur ce chemin, qui n’offre pour frontière qu’un horizon de liberté,
Il peut chanter, sans réveiller les voisins, le malheur ne doit des comptes qu’à la réalité,
Ici, dans cette roseraie au parfums nocturnes, ruisselle la beauté des fleurs ressuscitées,
Il cueille, dans son sommeil, une orchidée sauvage s’épanouissant dans son jardin secret.
Ne pensez pas que pour le rêveur, ce monde vaporeux ne soit peuplé que de poèmes oubliés,
Il se peut qu’au réveil, sur la terre mère, un cœur enivré ramène de son carnet de voyage muet,
Des écrits dissipés aux notes lointaines, perles d’une mélancolie aux clapotis de rimes sonores,
Qu’elle est belle la poésie de celui qui dans sa somnolence, s’est nourri de la lumière des morts !
Alain Meyer-Abbatucci